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Le(s) sens d’une agriculture relocalisée et respectueuse de l’environnement

07 octobre 2016

Un enjeu planétaire

Commençons d’emblée par une échelle que nous avons du mal à vraiment appréhender : la planète. Nous en entendons beaucoup parler ces temps-ci, mais ce n’est pas nouveau : nous savons, au minimum depuis une bonne vingtaine d’années (protocole de RIO en 1992) que l’activité humaine depuis le développement de l’ère industrielle, contribue à modifier profondément les équilibres qui font de notre planète un milieu assez agréable à vivre.

Il est maintenant admis que nous devons diviser par 2 la quantité de gaz à effet de serre que nos activités contribuent à relarguer dans l’atmosphère à l’échelle mondiale.

Pour cela, les pays dits « développés » devront diviser par 4 leurs émissions pour permettre aux pays en voie d’industrialisation de se développer sans trop de contraintes, en ce qui concerne en particulier la production d’énergie.

Les personnes qui se sentent concernées sont souvent un peu démobilisées :

« on n’a pas de leviers d’action,

les décideurs sont bridés par les grands groupes industriels,

des actions locales n’ont pas d’effet,…. »

Cette position défaitiste est compréhensible mais il est faux que le défi est utopique : il est nécessaire de combiner à la fois des initiatives locales à différentes échelles (terroir, région…) et des décisions à l’échelle planétaire.

Pour chacun d’entre nous, le levier majeur que l’on détient passe par l’alimentation :

  • Locale, d’où beaucoup moins de transports,
  • Moins de viande, très gourmande en énergie avant d’arriver dans nos assiettes,
  • Modes de production le plus « décarbonés » possible = bio de préférence car les engrais et pesticides sont à l’origine de beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre pour être fabriqués et répandus sur les terres agricoles

 

L’agroécologie, quand elle combine production de végétaux, élevage et même foresterie, est beaucoup plus efficace que l’agriculture industrielle. Pour preuve, lire « famine au Sud/malbouffe au Nord : comment le bio peut nous sauver » de Marc DUFUMIER, ou consulter l’étude de l’Organisation des Nations Unies (mars 2011) qui montre que les producteurs utilisant les principes de l’agroécologie (chers à notre ministre de l’agriculture mais qui ne doit pas, ou ne veut pas, comprendre les vraies implications) ont des rendements de 80% supérieurs à ceux de l’agriculture industrielle !

Enjeu développement de territoire

La production de nourriture relocalisée crée de l’activité pour :

  • produire,
  • transformer,

Elle est donc créatrice d’emplois, et aussi de lien social. Les produits proposés sont nécessairement de qualité, car le producteur dont les clients sont proches ne peut pas faire n’importe quoi, car sinon il voit rapidement ses clients débarquer chez lui pour protester !

Enjeu santé et bien être humains

Cet enjeu est à une échelle individuelle car détermine la santé de chaque individu, mais aussi à une échelle planétaire car il est nécessaire de limiter la dispersion dans l’environnement de molécules chimiques qui sont très stables et du coup exercent leur effet nocif très longtemps et éventuellement très loin de là où elles ont été utilisées (voir les nombreuses études sur le DDT qui furent à l’origine de la prise de conscience à la fois de la concentration des toxiques tout au long de la chaîne alimentaire, et aussi du lien entre pesticides et santé – Rachel CARSON qui a publié « le Printemps Silencieux » en 1962. Cette prise de conscience a conduit quand même à l’interdiction du DDT en 1972.

L’agriculture locale propose donc des produits de qualité, assez souvent en production respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique, ou  a minima en utilisant le moins de pesticides et engrais chimiques possible.

L’impact sur la santé des produits chimiques que nous respirons ou avalons (eau, alimentation) est évident et a été crié depuis longtemps par d’éminents spécialistes.

Les liens entre les maladies chroniques (cancers, diabète, maladies cardio vasculaires, allergies, baisse ou perturbation de la fertilité) et les facteurs environnementaux ont été prouvés depuis longtemps : en 2004 a été lancé « l’appel de Paris » par nombre de sommités scientifiques lors d’un colloque international auprès de l’UNESCO, traduit en 6 langues.

Parmi les signataires : 2 Prix Nobel de médecine français (François JACOB, Jean DAUSSET), Dominique BELPOMME, éminent cancérologue, Luc MONTAGNIER, biologiste virologue co-prix Nobel 1984 pour la découverte du virus du SIDA, Yves COPPENS, Nicolas HULOT, Jean Marie PELT, Corinne LEPAGE, Edgar MORIN, Jean Marie PELT, Hubert REEVES, Albert JACQUARD….

Ces personnalités ont voulu faire connaître les liens entre maladies chroniques (cancers, diabète, maladies cardio vasculaires, allergies, baisse ou perturbation de la fertilité) et les facteurs environnementaux, c’est-à-dire la pollution en général, les molécules chimiques utilisées en agriculture représentant une part importante car nous sommes amenés à les respirer et/ou les avaler.

 

De nombreux films ont aussi contribué à faire connaître non seulement les effets délétères des produits chimiques utilisés en agriculture, mais aussi des alternatives pour produire autrement, plus efficacement et sans produits chimiques dangereux. Citons parmi plein d’autres:

  • Nos enfants nous accuseront, Jean Paul JAUD 2009
  • Severn, la voix de nos enfants, Jean Paul JAUD 2010
  • Tous cobayes, Jean Paul JAUD 2012
  • Solutions locales pour un désordre global, Coline SERREAU 2010
  • Le monde selon Monsanto, Marie Monique ROBIN 2008
  • Notre poison quotidien, Marie Monique ROBIN 2011

 

 

Alors parlons de ces superbes témoignages et diffusons l’information, la VRAIE.

Exposé présenté par Pascal Hutinet  lors de l’AG du 28/09/2016 à l’occasion des 10 ans de l’association.